Microsoft dévoile ses codes-sources……


rien de tel que de se mettre à poil et d’exhiber son intimité pour inspirer confiance : avec l’annonce dimanche de la mise à disposition auprès de soixante gouvernements dans le monde du code-source de sa suite bureautique Office (traitement de textes Word, tableur Excel etc.), Microsoft tente de rassurer les Etats craignant la présence de logiciels-espions cachés dans ses programmes.

Opacité. Pour l’entreprise, il s’agit bien d’une exhib : le code-source, ce sont les lignes de code de tout programme informatique, un secret de fabrication jusque-là jalousement gardé par la firme de Redmond. Office rejoint ainsi le système d’exploitation Windows dans le Government Security Program (GSP) de la société, lancé en janvier 2003 et déjà signé par une trentaine de pays dont la Chine et le Royaume-Uni. «L’ajout d’Office au GSP démontre notre engagement continu à collaborer avec les gouvernements […] pour répondre à leurs besoins spécifiques», a déclaré Jonathan Murray, le directeur technique de Microsoft Europe.

Pour l’entreprise, il s’agit aussi de faire pièce à la concurrence grandissante des logiciels libres. Ces logiciels, dont le système d’exploitation Linux est le plus emblématique, sont le fruit du travail collaboratif de milliers de personnes dans le monde, et leur code-source est public.

Une caractéristique qui séduit de plus en plus d’Etats inquiets de l’opacité de Microsoft, des problèmes de sécurité (virus, notamment) et des soupçons récurrents d’espionnage pour le compte des Etats-Unis. En 2000, le Monde du renseignement avait dévoilé un rapport du ministère de la Défense français rappelant «les rumeurs insistantes faisant état de l’existence de programmes-espions dans les logiciels Microsoft et de la présence de personnels de la NSA [agence d’espionnage américaine, ndlr] dans les équipes de développement de Bill Gates».

Rumeurs démenties par l’éditeur américain, bien sûr, mais sans pour autant rassurer. En juin dernier, le député UMP Bernard Carayon signalait dans un rapport la «forte vulnérabilité technologique» de la France et évoquait l’«utilisation des logiciels libres» comme seule «parade possible».

Ce type d’inquiétude, ajouté à la volonté des Etats de limiter l’hégémonie de Microsoft, a ouvert la voie aux logiciels libres dans l’administration. Linux grignote les parts de marché de Windows. Et la suite bureautique Office est fortement concurrencée par le logiciel libre OpenOffice, que le ministère français de l’Intérieur, par exemple, est en train de déployer dans les commissariats.

Pas d’adaptation. L’opération «portes ouvertes» de Microsoft est «un peu limitée», tempère Jacques Le Marois, fondateur de la société Mandrakesoft, qui distribue des versions de Linux. Il rappelle que le GSP de Microsoft pose de nombreuses conditions à la transparence et, surtout, interdit aux gouvernements de modifier le code-source pour l’adapter à leurs besoins. Au contraire des logiciels libres. Pour Microsoft, pour l’instant, l’adaptation est hors de question. Se mettre à poil, d’accord, mais se faire tripoter, faut pas pousser…

Beugré Jean-Augustin

CEO, Editor in Chief & Founder at Le Journal du Numérique since more than 10 years now - Je suis le CEO, Rédacteur en Chef et Fondateur du réseau Kassi Media regroupant les sites, Les Créateurs Bio, Le Journal du Numérique, Actu-Gamer, ZoneWP et Journal-Foot.com. Autodidacte de nature, je me forme régulièrement dans le Marketing Digital, la gestion de projet, de même que dans ce qui touche au Community Management, au Developpement Web. Cela fait maintenant 15 sur le web, avec plus 10 ans d'expérience dans le rédaction web, Community Management, le webmastering et le SEO (Référencement naturel).