TNT et Télévision sur IP, TMP et TV mobile en 3G : Concurrence ou complémentarité des réseaux ?


TNT et Télévision sur IP, TMP et TV mobile en 3G : Concurrence ou complémentarité des réseaux ?Fort de son expérience dans le secteur de la télévision, Yannick Lévy qui n’est autre que le PDG de DiBcom, leader mondial des puces pour la TNT et TMP, revient sur les différentes façons de recevoir la télévision et fait le parallèle entre le broadcasting et le  streaming, Télévision Numérique Terrestre et Télévision sur IP, Télévision Mobile Personnelle et TV mobile en 3G. Il se demande si ces modes de réception sont voués à être en concurrence ou complémentaires. Je vous laisse donc lire ci-dessous cet article très instructif pour ceux qui s’intéressent de près ou de loin au différentes technologies permettant de recevoir la TV.

 

« Rappelons-nous : c’est en 2005 qu’est arrivée dans nos foyers la Télévision Numérique Terrestre (TNT) avec ses 18 chaînes dont 12 nouvelles. Au même moment, apparaissait la télévision en streaming (IPTV par les box ADSL) offrant des centaines de chaînes, de la vidéo à la demande, des possibilités d’enregistrement, etc. Bien que le streaming présente une plus grande diversité de choix, cela n’a tout de même pas empêché les Français de devenir des inconditionnels de la TNT ! Elle équipe aujourd’hui plus de 70% des foyers sur le territoire et est disponible sur les box de tous les fournisseurs d’accès à Internet.

En comparaison, c’est aussi grâce à la technologie en streaming que les trois grands opérateurs mobiles nous permettent de recevoir la télévision en 3G sur les téléphones portables. La Télévision Mobile Personnelle qui sera diffusée en broadcasting (sous sa forme de diffusion équivalente à la TNT) n’a pas encore démarré. Elle devrait, elle aussi, comme la TNT, conquérir les Français dans un futur proche en offrant des images et un son de qualité, une réception optimale, etc.

 

Streaming ou Broadcasting

Avec l’amélioration des débits de l’ADSL, les FAI ont pu intégrer la télévision en streaming dans leurs offres triple play. En effet, une chaîne de télévision requiert au minimum 3 Mbit/s pour la définition standard et 8 Mbit/s pour la haute définition. Les foyers, situés dans des zones où le débit est suffisant, profitent alors de la télévision, du téléphone et d’Internet à moindre coût. Cependant, ceux, situés dans des zones éloignées des centraux téléphoniques ou ayant des problèmes de réception, ne sont pas en mesure d’avoir un signal de qualité. Par conséquent, la télévision sur IP (en streaming) ne fonctionne pas ou mal chez eux. Ainsi, pour parer à ces dysfonctionnements et pour leur garantir une réception de qualité, les opérateurs ont recours au broadcasting. Ils ont alors inclus un récepteur TNT dans les box, récepteur devenu très peu couteux, compte tenu du volume vendu chaque année (environ $3 pour la fonction TNT).

Les opérateurs mobiles rencontrent eux, encore davantage de problèmes de réception de la TV en 3G. Avec l’apparition des smartphones et de l’iPhone, les utilisateurs n’hésitent plus à surfer sur Internet ou à regarder des vidéos ou la télévision en streaming depuis leurs téléphones portables. Les forfaits illimités mobiles connaissent donc un véritable essor. Se pose alors la question de la saturation : il y a encore quelques mois, les opérateurs mobiles expliquaient que les réseaux 3G ne satureraient pas avant 2011 ou 2012. Cependant, d’après les blogs utilisateurs et la presse, il y a de plus en plus de cas de saturation et de clients mécontents. Certains expliquent même qu’ils doivent rebasculer en GPRS (2G) pour télécharger leurs mails et des solutions de streaming comme Sling aux U.S.A. ou l’iPlayer en Grande Bretagne sont maintenant interdites sur les réseaux 3G et disponibles uniquement en WiFi.  En France, il est d’ailleurs de plus en plus fréquent de ne plus pouvoir accéder à la TV en 3G sur son iPhone. Ainsi, les opérateurs mobiles doivent trouver une solution pour parer à cela. Comme pour la TNT, ils pourraient profiter de la technologie en broadcasting et intégrer un petit récepteur de Télévision Mobile Personnelle aux téléphones portables, à un prix plus que compétitif.

 

Une nouvelle ère ?

Les problèmes techniques de saturation des réseaux 3G rencontrés par les opérateurs mobiles pourraient bien mettre fin aux discussions sur le financement du réseau de TMP qui existent entre opérateurs mobiles et chaînes de télévision depuis trois ans. En effet, le monde mobile va bientôt ressembler à celui de la maison : les offres illimitées vont conduire les consommateurs à utiliser les services proposés sur les téléphones portables dans leur globalité. Un rendu parfait sera exigé, ne tolérant pas le moindre écart ou défaut. Ainsi, il deviendra urgent pour les opérateurs mobiles d’ajouter la TMP à leur offre triple play mobile pour décharger leur réseau mobile. Le LTE n’étant pas prévu avant au moins 2012, cette solution apparait aujourd’hui comme la plus économique et la plus mature, donc la meilleure.

Les chaînes de télévision pourraient en profiter pour diffuser leur contenu classique avec des grilles adaptées à la téléphonie mobile. Elles pourraient permettre aux marques d’y insérer des spots publicitaires dès le lancement du programme plutôt qu’au milieu ou proposer elles-mêmes un catch-up TV payant sur certains programmes. 

Aussi, la Télévision Mobile Personnelle s’inscrit tout simplement dans le prolongement des offres triple play en mobilité. Elle n’a pas donc pas besoin d’un modèle économique spécifique contrairement à certaines idées reçues… »

Beugré Jean-Augustin

CEO, Editor in Chief & Founder at Le Journal du Numérique since more than 10 years now - Je suis le CEO, Rédacteur en Chef et Fondateur du réseau Kassi Media regroupant les sites, Les Créateurs Bio, Le Journal du Numérique, Actu-Gamer, ZoneWP et Journal-Foot.com. Autodidacte de nature, je me forme régulièrement dans le Marketing Digital, la gestion de projet, de même que dans ce qui touche au Community Management, au Developpement Web. Cela fait maintenant 15 sur le web, avec plus 10 ans d'expérience dans le rédaction web, Community Management, le webmastering et le SEO (Référencement naturel).